ISSOIRE
Après notre passage, en Auvergne, à Clermont Ferrand et à St Saturnin, nous ne pouvions pas passer à côté de Issoire, sans visiter la célèbre et fascinante abbatiale Saint Austremoine.
Ceux qui désirent passer un week-end dépaysant et au calme, c’est la ville qu’il vous faut ! C’est sur le chemin du retour que nous nous sommes arrêtés à Issoire, une ville tout aussi auvergnate, mais à l’architecture complètement différente de Clermont Ferrand.
Quand nous nous sommes promenés dans son centre-ville, nous avons été surpris par la couleurs des façades des maisons, qui nous rappellent indéniablement notre belle Provence.
Sur la place de l’église, nous trouvons une magnifique tour de l’Horlance, ancien beffroi, ainsi qu’une magnifique fontaine, en pierre de lave noire.
Nous arrivons, enfin, à notre coup de coeur, tant attendu...
Quand je dis, plus haut, que l’Abbatiale Saint Austremoine d’Issoire, est fascinante, le mot est faible, c’est plus que cela encore, c’est un véritable chef d’œuvre de l’art roman auvergnat, comme on en voit très rarement !
Avec ses 63 mètres de long, c’ est la plus grande des églises de Basse-Auvergne.
Au XIIe siècle, des moines bénédictins vont édifier l'une des plus belles églises romanes d’Auvergne, en forme de croix latine. Elle est ornée d’une nef à deux étages...
...de cinq chapelles rayonnantes et d’un chevet, richement décoré, qui est le reflet de l'architecture exceptionnelle de ce monument.
Le chevet, est une véritable merveille, il constitue la pièce maîtresse de l'église.
Les chapiteaux du chœur, illustrant le cycle de Pâques, sont décorés de scènes populaires et de motifs décoratifs végétaux, inspirés des chapiteaux corinthiens de l'Antiquité grecque. Seul le chœur renferme des chapiteaux inspirés des écritures saintes.
Dans la crypte, une superbe châsse en émaux de Limoges datant du XIIIe siècle fut achetée au XIXe siècle pour y placer les reliques de saint Austremoine.
Ses faces décrivent la visite des Sainte Femmes au Tombeau et l'apparition du Christ à Marie-Madeleine.
On estime à environ 50 ans le temps qu’il fallut pour édifier l'abbatiale Saint-Austremoine.
Les hommes se rendaient à la carrière de Montpeyroux (10 km au sud) pour puiser ce grès tendre, que l'on appelle l'arkose, et qui donne à l'église cette couleur chaude.
Les échafaudages métalliques n'existaint pas, il a fallu abattre des forêts entières pour constituer les armatures de bois qui permettaient aux bâtisseurs d'élever les murs. Ces structures étaient solidement ancrées aux parois de l'église pour éviter que le vent ne les emporte.
Si l'on s'attarde sur les façades de l'abbatiale, on peut apercevoir les « trous de boulins » dans lesquels on enchâssait les échafaudages de bois dans les murs
Elle conserve des proportions harmonieuses. Son cycle zodiacal, complet, témoigne de l'intérêt porté aux astres, par les hommes de cette époque.
Signes du zodiac sur la nef de l'abbatiale.
Conclusion : cette Abbatiale est sans conteste, l’un des plus fascinants joyaux de l’Art Roman de la Basse-Auvergne. Surtout si vous passez dans la région, faites-y un petit détour, elle vaut à elle seul le déplacement !